23/ Du coté de chez papa (enfin!)
Bonjour,
Après avoir pris du temps et peut être du recul, je me décide à écrire, à m'exprimer.
Tout d'abord j'aimerais rendre hommage à ma femme pour avoir crée ce blog, d'avoir si bien parlé de notre fille et par la même occasion d'avoir utiliser l'outil informatique comme thérapie, une réussite, bravo.
Depuis longtemps, je désirais écrire sur ma fille Abigaël, mais ce n'est pas si facile d'exterioriser ses sentiments et surtout par où commencer.
Je commencerais donc par un grand cri de douleur, ce cri de rage pour dénoncer l'injustice, cette injustice qui frappe tous ces enfants malades.Pourquoi? Je ne pensais devoir de sitôt me rendre à ce cimetière près de chez nous, surtout pour se receuillir auprès d'un enfant, c'est horrible, je ne pensais pas pleurer autant.
Aujourd'hui, je me retrouve dans un paradoxe puisque je me demande si Abigaël a vraiment éxisté tellement la progression de la maladie fut rapide et la mort si vite (trop vite) arrivé. Déjà 2 mois qu'elle n'est plus à nos cotés, le temps s'écoule rapidement et pourtant j'ai l'impression qu'elle n'est partie qu'hier!
Pas le temps "d'appècier" à sa juste valeur d'avoir un 2éme enfant, que nous voilà au CHU de NANTES, accablés par le terrible diagnostique de la maladie d'Abigaël.
Sur toute la période de son hospitalisation, j'ai des regrets, regret de ne avoir pu être aussi présent que ma femme auprès de notre fille. Pourtant rester toute la journée à l'hopital n'est pas une partie de "plaisir", on vit au ralenti, c'est ereintant et on est impuissant, on a l'impression du coup d'être inutile,. Alors quelque part au boulot on est dans un certain confort, c'est culpabilisant. Comment faire pour être aux cotés de ma fille et en même temps assurer un maintient financier nécessaire, car en France, les 2 parents ne peuvent pas se mettre en congés parental en même temps tout en recevant une indemnité équivalente à nos salaires! Parler argent peut paraître déplacé voire tabou mais j'ai horreur de l'hypocrisie, on en a besoin, au moins un minimum.
Des regrets aussi lors des résultats d'examens d'Abigaël sur Saint Nazaire, ma femme s'est retrouvée seule, très seule face au néant, car perdue. En effet, la veille des résultats (c'était un lundi) je demande à mon boss si je peux prendre mon mardi pour accompagner ma femme à l'hôpital, refus car trop de boulot....comme par hasard je suis "indispensable", c'est bien la 1ère fois de ma vie que ça m'arrive!! Bref, toujours est il que j'obéis, car si je passe outre quelles seront les conséquences? Vu la gravité extrême de la maladie d'Abigaël et la solitude de ma femme, mon devoir était d'être à leur cotés, encore une fois je culpabilise surtout quand ma femme me le fait remarquer, c'est dur, très dur, j'aimerais qu'elle me comprenne, qu'elle comprenne la situation dans laquelle je me trouvais au sein d'une entreprise privée à un poste quelconque sans responsabilités. Si c'était à refaire je ne tiendrais pas compte du refus de mon superieur, tant pis pour les conséquences!!
J'ai également envie de parler des derniers instants de notre fille parceque j'ai encore en mémoire la vision de ma petite puce en train d'essayer de prendre son souffle, se contractant pour respirer, de lutter de toutes ses forces pour vivre, cela me fait comme un traumatisme car je n'arrive pas à me le sortir de la tête. Je n'arrivais pas à croire que le moment fatidique se présentait là maintenant, nous paniquons et par téléphone le médecin du CHU nous aide, le lendemain matin (14 avril 2008) une équipe du CHU se déplace (merci encore à toute l'équipe) et nous rassure sur la serinité d'Abigaël, cela fait "moins mal" mais pas suffisant malheureusement, Abigaël s'en est allée.
Comment vivre après un tel drame? le quotidien nous rattrape, il faut s'occuper de l'ainé Alan qui nous tire vers le haut, on se serre les coudes et on se remonte le moral.
On réagit evidemment différemment, car je n'éprouve pas le besoin d'aller tous les jours au cimetière, c'est pas mon "truc" et je me demande si je ne suis pas un monstre parceque je ne fais pas comme tout le monde? mais j'ai droit à la différence et je me souviens de ma fille à Ma manière. Je ne peux l'oublier, comment pourrais je? Seulement ce qui me fais peur c'est qu'il y a des choses qui m'échappe, qui ne reste pas en mémoire.
Une dernière remarque qui m'ait apparue on coupant la haie!!!!, justement on refait des choses "normales", je veux dire que le quotidien reprend et ce n'est pas parcequ'Abigaël est partie que la vie s'arrête, on contraire pour moi la vie s'est suspendue au début de sa maladie comme dans un film ou tout d'un coup on passe au ralenti une certaine scène sans son, et après hop le rythme reprend un cours normal, en se demandant ce qu'il s'est passé. ce qu'il s'est passé?, c'est simple la vie s'est arretée pour Abigaël mais que j'ai beaucoup aimé les moments passés avec toi, sache que je t'ai aimé très fort, je t'aime très fort et je t'aimerais très fort, tu as été formidable.
Ton papa
Après avoir pris du temps et peut être du recul, je me décide à écrire, à m'exprimer.
Tout d'abord j'aimerais rendre hommage à ma femme pour avoir crée ce blog, d'avoir si bien parlé de notre fille et par la même occasion d'avoir utiliser l'outil informatique comme thérapie, une réussite, bravo.
Depuis longtemps, je désirais écrire sur ma fille Abigaël, mais ce n'est pas si facile d'exterioriser ses sentiments et surtout par où commencer.
Je commencerais donc par un grand cri de douleur, ce cri de rage pour dénoncer l'injustice, cette injustice qui frappe tous ces enfants malades.Pourquoi? Je ne pensais devoir de sitôt me rendre à ce cimetière près de chez nous, surtout pour se receuillir auprès d'un enfant, c'est horrible, je ne pensais pas pleurer autant.
Aujourd'hui, je me retrouve dans un paradoxe puisque je me demande si Abigaël a vraiment éxisté tellement la progression de la maladie fut rapide et la mort si vite (trop vite) arrivé. Déjà 2 mois qu'elle n'est plus à nos cotés, le temps s'écoule rapidement et pourtant j'ai l'impression qu'elle n'est partie qu'hier!
Pas le temps "d'appècier" à sa juste valeur d'avoir un 2éme enfant, que nous voilà au CHU de NANTES, accablés par le terrible diagnostique de la maladie d'Abigaël.
Sur toute la période de son hospitalisation, j'ai des regrets, regret de ne avoir pu être aussi présent que ma femme auprès de notre fille. Pourtant rester toute la journée à l'hopital n'est pas une partie de "plaisir", on vit au ralenti, c'est ereintant et on est impuissant, on a l'impression du coup d'être inutile,. Alors quelque part au boulot on est dans un certain confort, c'est culpabilisant. Comment faire pour être aux cotés de ma fille et en même temps assurer un maintient financier nécessaire, car en France, les 2 parents ne peuvent pas se mettre en congés parental en même temps tout en recevant une indemnité équivalente à nos salaires! Parler argent peut paraître déplacé voire tabou mais j'ai horreur de l'hypocrisie, on en a besoin, au moins un minimum.
Des regrets aussi lors des résultats d'examens d'Abigaël sur Saint Nazaire, ma femme s'est retrouvée seule, très seule face au néant, car perdue. En effet, la veille des résultats (c'était un lundi) je demande à mon boss si je peux prendre mon mardi pour accompagner ma femme à l'hôpital, refus car trop de boulot....comme par hasard je suis "indispensable", c'est bien la 1ère fois de ma vie que ça m'arrive!! Bref, toujours est il que j'obéis, car si je passe outre quelles seront les conséquences? Vu la gravité extrême de la maladie d'Abigaël et la solitude de ma femme, mon devoir était d'être à leur cotés, encore une fois je culpabilise surtout quand ma femme me le fait remarquer, c'est dur, très dur, j'aimerais qu'elle me comprenne, qu'elle comprenne la situation dans laquelle je me trouvais au sein d'une entreprise privée à un poste quelconque sans responsabilités. Si c'était à refaire je ne tiendrais pas compte du refus de mon superieur, tant pis pour les conséquences!!
J'ai également envie de parler des derniers instants de notre fille parceque j'ai encore en mémoire la vision de ma petite puce en train d'essayer de prendre son souffle, se contractant pour respirer, de lutter de toutes ses forces pour vivre, cela me fait comme un traumatisme car je n'arrive pas à me le sortir de la tête. Je n'arrivais pas à croire que le moment fatidique se présentait là maintenant, nous paniquons et par téléphone le médecin du CHU nous aide, le lendemain matin (14 avril 2008) une équipe du CHU se déplace (merci encore à toute l'équipe) et nous rassure sur la serinité d'Abigaël, cela fait "moins mal" mais pas suffisant malheureusement, Abigaël s'en est allée.
Comment vivre après un tel drame? le quotidien nous rattrape, il faut s'occuper de l'ainé Alan qui nous tire vers le haut, on se serre les coudes et on se remonte le moral.
On réagit evidemment différemment, car je n'éprouve pas le besoin d'aller tous les jours au cimetière, c'est pas mon "truc" et je me demande si je ne suis pas un monstre parceque je ne fais pas comme tout le monde? mais j'ai droit à la différence et je me souviens de ma fille à Ma manière. Je ne peux l'oublier, comment pourrais je? Seulement ce qui me fais peur c'est qu'il y a des choses qui m'échappe, qui ne reste pas en mémoire.
Une dernière remarque qui m'ait apparue on coupant la haie!!!!, justement on refait des choses "normales", je veux dire que le quotidien reprend et ce n'est pas parcequ'Abigaël est partie que la vie s'arrête, on contraire pour moi la vie s'est suspendue au début de sa maladie comme dans un film ou tout d'un coup on passe au ralenti une certaine scène sans son, et après hop le rythme reprend un cours normal, en se demandant ce qu'il s'est passé. ce qu'il s'est passé?, c'est simple la vie s'est arretée pour Abigaël mais que j'ai beaucoup aimé les moments passés avec toi, sache que je t'ai aimé très fort, je t'aime très fort et je t'aimerais très fort, tu as été formidable.
Ton papa